Le Pouce de César à La Défense : création au cœur du béton
Dans le tumulte du quartier d’affaires de La Défense, une œuvre interpelle par son étrangeté. Le Pouce de César, sculpture monumentale en bronze, surgit entre les tours de verre comme un clin d’œil à la création dans un univers tourné vers la productivité. À travers cette photographie, Sebastien Desnoulez capte le contraste entre matière brute et froideur architecturale, pour nous inviter à reconsidérer l’espace urbain.
Sommaire
Le contexte : César et son Pouce
César Baldaccini, dit César, est un sculpteur français majeur du XXe siècle. Son œuvre Le Pouce est l’un de ses symboles les plus connus. Réalisée à partir d’un moulage de son propre pouce, la sculpture existe en plusieurs versions, dont une de 12 mètres de haut installée à La Défense depuis 1994. Elle incarne l’exaltation de la main, du geste, de la matière brute dans un monde de plus en plus désincarné.
L’intention photographique
Photographier cette sculpture dans un environnement aussi structuré que La Défense pose un défi de lecture et de composition. Le choix du cadrage frontal, de la faible profondeur de champ sur les bâtiments, et de la lumière froide ambiante oppose volontairement l’humanité de la sculpture à l’anonymat du décor. Le bronze paraît presque vivant, avec ses rides, ses plis, sa texture organique. En arrière-plan, les tours modernes se dissolvent dans la lumière, comme une toile abstraite.
Pour réaliser cette image, j’ai utilisé un objectif à bascule et décentrement Canon TS-E 17mm f/4, dont j’ai exploité les capacités de bascule (tilt) pour réduire la profondeur de champ et décentrement (shift) pour conserver la verticalité parfaite des tours, tout en cadrant au plus près de la base du Pouce. Une combinaison rare en photographie d’architecture, qui permet ici d’introduire un flou maîtrisé dans un environnement où tout semble rigide et figé.
Une œuvre, un lieu, un message
Ce face-à-face entre art et rationalité souligne la tension permanente entre production et création. Le Pouce de César, en s’imposant dans un quartier dominé par les flux économiques, rappelle que l’acte de créer est une forme de résistance, ou du moins une respiration. C’est un repère poétique, un totem qui défie les lignes droites et les objectifs financiers. En tant que photographe, capter cette dissonance est aussi une manière de raconter l’espace autrement, comme dans cette photographie du cimetière de Bonifacio récompensée par un Prix du Public.
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Auteur : Sebastien Desnoulez est photographe auteur spécialisé en photographie d’architecture et paysages urbains. Son travail explore les contrastes visuels entre matière, lumière et lignes, en révélant l’étrangeté ou la poésie d’un lieu. À travers ses compositions, il interroge la place de l’humain dans les environnements structurés et les espaces publics. En savoir plus.
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