Pourquoi un 70-200mm f/2,8 est l’objectif le plus polyvalent du photographe
Focale reine des professionnels, le 70-200mm f/2,8 est sans doute l’optique la plus utile, la plus polyvalente, et la plus rentable à long terme pour de nombreux photographes. Que vous fassiez du portrait, du reportage, du sport, de la photo de voyage ou même du paysage, ce zoom couvre une multitude d’usages tout en vous évitant de changer d’objectif. Voici pourquoi il mérite sa place dans votre sac.
Sommaire
- Une polyvalence qui remplace plusieurs focales fixes
- Une ouverture constante à f/2.8 suffisante dans la majorité des cas
- Un bokeh flatteur et maîtrisé
- Pourquoi il est inutile (et coûteux) de viser plus lumineux
- Une solution réaliste et réactive dans un monde surpeuplé
- Un télézoom étendu avec téléconvertisseurs
- Alternatives budget : attention à la profondeur de champ
- Acheter en occasion : prudence sur les anciens modèles
- Exemples de photos prises à f/2,8
Une polyvalence qui remplace plusieurs focales fixes
Le zoom 70-200mm f/2,8 (ou son équivalent 80-200mm) balaie sans effort une série de focales fixes classiques : 85 mm, 105 mm, 135 mm, 180 mm, 200 mm. Plus besoin de changer d’objectif, ce qui est particulièrement appréciable avec les boîtiers hybrides dont les capteurs sont exposés aux poussières lors du changement. Seuls les Nikon Z8 et Z9 proposent un volet protecteur efficace pendant ces manipulations.
Une ouverture constante à f/2.8 suffisante dans la majorité des cas
Avec une ouverture de f/2.8 constante, ce type de zoom reste très proche des focales fixes ouvrant à f/1.8 ou f/2 qu’il remplace. Et à l’usage, cette différence est souvent négligeable, surtout si l’on gère bien la lumière et la composition.
Un bokeh flatteur et maîtrisé
Certes, un 85 mm f/1.8 offrira une profondeur de champ plus réduite que le zoom à la même focale. Mais en allongeant la distance focale à 135 mm ou 200 mm à f/2.8, vous obtenez un flou d’arrière-plan tout aussi esthétique, avec une meilleure compression de perspective pour isoler votre sujet.
Pourquoi il est inutile (et coûteux) de viser plus lumineux
Les objectifs ultra-lumineux comme les 85 mm f/1.2, 135 mm f/1.8 ou encore les mythiques 200 mm f/2 AF-S Nikon et Canon EF 200 mm f/1.8 USM coûtent une fortune. Ils offrent certes des images magnifiques, mais :
- Vos clients ne feront souvent pas la différence.
- La culture visuelle a évolué : ce qui nécessitait une maîtrise technique à la prise de vue il y a 30 ans peut aujourd’hui être simulé en post-production, notamment pour accentuer un flou d’arrière-plan.
- Ils n’augmenteront probablement pas la valeur perçue de vos prestations.
Par ailleurs, le poids cumulé d’une optique ultra-lumineuse et de focales complémentaires dépasse largement celui d’un zoom 70-200 mm f/2.8, qui reste plus équilibré et transportable.
Cela ne signifie pas pour autant que les objectifs ultra-lumineux sont inutiles. Ils conservent toute leur pertinence dans des situations spécifiques, comme des prises de vue en environnement très peu lumineux ou selon votre type de pratique photographique, si la différence de profondeur de champ par rapport à un zoom ouvrant à f/2.8 est réellement perceptible et recherchée. Ils restent également incontournables dans certaines disciplines comme le photojournalisme, où l’éthique interdit toute retouche visant à accentuer artificiellement le rendu de l’image.
Une solution réaliste et réactive dans un monde surpeuplé
Un zoom permet de recadrer rapidement pour éviter une poubelle dans le champ, un touriste qui surgit ou un arrière-plan encombré. Avec le sur-tourisme et la présence massive de smartphones, réaliser des images épurées est devenu bien plus complexe qu’il y a 25 ans. Le 70-200mm devient alors un allié précieux pour composer vite et bien.
Un télézoom étendu avec téléconvertisseurs
Ces objectifs pro sont souvent compatibles avec les téléconvertisseurs 1.4x et 2x, permettant de les transformer en :
- 280 mm f/4 (avec 1.4x)
- 400 mm f/5.6 (avec 2x)
Un gain de portée appréciable sans sacrifier la qualité optique. Sur la version Z, le combo 70-200mm + TC-2x vous offre un 400 mm f/5.6 d’excellente qualité pour seulement 300 g supplémentaires dans le sac.
Alternatives budget : attention à la profondeur de champ
De nombreux photographes anglo-saxons recommandent les superzooms comme le Nikon Z 24-200mm f/4-6.3 ou le Z 28-400mm f/4-8 pour la photo de paysage, en partant du principe qu’ils utilisent un trépied. Cela peut fonctionner, mais :
- À f/6.3 ou f/8, la profondeur de champ est bien plus importante.
- Difficile d’isoler un sujet ou de le détacher visuellement de l’arrière-plan.
Certes, la stabilisation interne (IBIS) des boîtiers hybrides compense partiellement l’ouverture limitée, en permettant de gagner jusqu’à 2,7 EV et d’utiliser des vitesses lentes à main levée à 200 mm. Mais cet avantage n’est valable que pour les sujets statiques. Pour des scènes animées, sportives ou vivantes, il faudra maintenir des vitesses rapides, et la montée en ISO se traduira par un bruit d’image plus marqué.
Acheter en occasion : prudence sur les anciens modèles
On trouve aujourd’hui sur le marché de l’occasion les trois générations de Nikon 70-200mm f/2.8 à des prix accessibles, conséquence des reventes massives liées au passage des photographes vers la monture Z. Ces opportunités peuvent sembler attractives, mais demandent vigilance.
Dans tous les cas, testez l’objectif de manière intensive avant achat, idéalement sur votre propre boîtier. Vérifiez également l’absence de poussières ou de moisissures à l’intérieur des lentilles (une lampe à contre-jour et une observation attentive à travers l’optique permettent un contrôle simple et efficace).
Les modèles plus anciens comme le Nikon AF-S 80-200mm f/2.8 ou le Canon EF 70-200mm f/2.8 USM non stabilisé ne sont plus réparables en cas de panne de moteur autofocus. C’est également le cas des premières longues focales AF-I et AF-S. J’en ai fait l’amère expérience lors des 500 Miles d’Indianapolis 2004 : après seulement dix tours de course, le moteur de mon 500mm f/4 AF-S est tombé en panne, désactivant aussi la mise au point manuelle. J’ai dû assurer le reste du reportage uniquement avec mon AF-S 80-200mm f/2.8 et le téléconvertisseur TC-14.
Si vous recherchez fiabilité et compatibilité à long terme, mieux vaut investir dans une version récente. Cela dit, une bonne occasion reste possible, à condition de privilégier les revendeurs professionnels comme La Boutique Photo Nikon, qui offrent davantage de garanties.
Quelques exemples de photos prises à f/2,8
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À propos de l’auteur
Sebastien Desnoulez est photographe d’architecture et de paysages. Il pratique la photographie professionnelle depuis plus de 40 ans, entre rigueur technique et regard sensible. Il partage ici son expérience d’utilisateur longue durée, loin des effets de mode.
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