Sous l’averse, terrasse de l’Institut du Monde Arabe en 1989, photographie en noir et blanc
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Sous l’averse, terrasse de l’Institut du Monde Arabe, 1989 – Photo © Sebastien Desnoulez
Terrasse de l’Institut du Monde Arabe en 1989
Nous sommes en 1989, sur la terrasse de l’Institut du Monde Arabe à Paris. L’architecture récente de l’IMA, ses lignes modernes et la vue panoramique sur la ville offrent un terrain de jeu idéal pour travailler le rapport entre géométrie et paysage urbain.
Après avoir réalisé plusieurs photos, pour avoir plus de recul avec mon Nikkor 24 mm f/2.8 Ai-S, qui est alors ma focale de prédilection, je me place à l’intérieur, objectif collé à la vitre, pour utiliser le bâtiment lui-même comme élément de composition. La façade vitrée à gauche du cadre, avec ses structures métalliques répétitives, devient un long plan fuyant qui accompagne le regard vers la ligne d’horizon et vers Notre-Dame de Paris.
L’averse qui survient complète la composition par l’ajout de reflets de la rambarde sur le sol mouillé.
Une averse soudaine et trois silhouettes en fuite
C’est au moment où je cadre cette scène relativement statique qu’une averse soudaine éclate. Trois personnes qui admiraient la vue sur Paris se mettent à courir vers le restaurant du rooftop pour s’abriter. La pluie commence à recouvrir la terrasse, laissant cependant encore une frange de dalles sèches sous la rambarde à gauche, ce qui confirme le caractère récent de l’averse.
Les trois silhouettes qui courent deviennent alors les sujets principaux de l’image. Leurs postures penchées vers l’avant, leurs jambes fléchies et leurs manteaux serrés contre elles expriment la réaction immédiate à la pluie. Leurs reflets se dessinent sur le sol brillant, renforçant l’impression de mouvement et ajoutant une deuxième lecture à la scène. L’ensemble reste toutefois lisible et factuel : une terrasse, un bâtiment moderne, une averse, quelques personnes qui cherchent simplement à se mettre à l’abri.
Archives argentiques et numérisation des négatifs
Comme beaucoup de mes images de cette période, cette photographie est restée pendant longtemps sous forme d’un tirage 18×24 cm avec marge blanche, son négatif 24×36 rangé dans mes classeurs. Je l’ai ressortie récemment dans le cadre d’un travail de redécouverte et de numérisation de mes archives argentiques.
Lisez les articles dédiés Comment scanner ses photos argentiques, scanner à plat, Nikon Coolscan ou appareil photo ? et Numériser ses négatifs noir et blanc avec un boîtier photo et les développer dans Lightroom pour en savoir plus sur ma méthode de numérisation des films 24×36 positifs (diapositives) et négatifs.
Une image représentative de ma pratique
Cette photographie de la terrasse de l’IMA, prise en 1989, fait partie de ces images qui résument bien ma manière de voir. Il ne s’agit pas d’un reportage construit, ni d’une série longuement préparée, mais d’une scène du quotidien où l’architecture, la lumière et le mouvement humain se combinent en quelques secondes. Le cadrage s’appuie sur les lignes du bâtiment et la perspective de la terrasse, tandis que l’averse soudaine et les silhouettes qui courent introduisent la part d’imprévu au cœur de l’image.
Elle fait désormais partie de mes archives argentiques mises en lumière, que je prends plaisir à redécouvrir, numériser et partager dans leur version numérique.
À propos de l’auteur
Sebastien Desnoulez est photographe professionnel spécialisé en photographie d’architecture, de paysage et de voyage. Formé à la photographie au milieu des années 1980, il a couvert des compétitions de Formule 1 et réalisé des reportages à travers le monde, avant de se consacrer à une photographie d’art exigeante, mêlant composition, lumière et émotion. Il partage aussi son expérience technique à travers des articles pratiques destinés aux photographes passionnés, en s’appuyant sur une solide culture de l’image acquise en argentique comme en numérique.
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