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Dans l'univers de Bruno Dumont - Local syndical CGT dans les mines vers 1988 - Photo : © Sebastien Desnoulez
Dans l'univers de Bruno Dumont - Local syndical CGT dans les mines vers 1988 - Photo : © Sebastien Desnoulez

Témoignage d’un monde en train de disparaître : un local syndical CGT dans le bassin minier en 1988

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15 novembre 2025   –    Catégorie :    –    Sebastien Desnoulez

Immersion dans l’univers de Bruno Dumont, quelque part dans le Nord de la France, à la fin des années 1980. Cette photographie, prise dans un local syndical de la CGT en 1988, documente avec force les derniers instants d’un monde ouvrier sur le déclin.

Photographe pigiste à l’époque pour l’agence lilloise PAVÉ (Presse Audio Visuelle et Écrite), j’accompagnais le photographe Patrick Delecroix sur un reportage dans les Mines. Un magazine parisien avait commandé des images d’un des derniers conflits sociaux du bassin houiller.

Le contexte d’un reportage dans les mines

En 1987 ou 1988, alors que les mines ferment une à une, les luttes sociales se poursuivent. Ce jour-là, en reportage dans le bassin minier, nous avons été invités à entrer dans ce local syndical de la CGT pour partager un café et discuter. L’affiche encore accrochée au mur, annonçant une manifestation à Lens un samedi 7 avril, semble témoigner d’un souvenir fort chez ces syndicalistes — une lutte marquante qu’ils ont peut-être menée ou vécue quelques années auparavant.

Dans l'univers de Bruno Dumont - Local syndical CGT dans les mines vers 1988 - Photo © Sebastien DesnoulezDans l’univers de Bruno Dumont – Local syndical CGT dans les mines vers 1988 – Photo © Sebastien Desnoulez

Un lieu figé dans le temps

Le bureau photographié est resté « dans son jus » : papiers épinglés au mur, slogans syndicaux, bouteilles de bière Jupiler, petits-beurre, balances, cafetière, mégaphone, vaisselle… Chaque détail restitue l’ambiance d’un quotidien simple, rude, mais organisé. La lumière entre par la fenêtre avec douceur, révélant les textures, les objets, les visages.

Une photographie documentaire forte

Réalisée en argentique, cette image saisit sur le vif deux hommes plongés dans la réalité du moment. L’un lit un document, l’autre regarde frontalement l’objectif, comme s’il nous interpellait. La scène semble sortie d’un film de Bruno Dumont, dont l’univers – rude, frontal, socialement ancré dans le Nord – résonne avec cette atmosphère à la fois banale et dramatique.

Mémoire ouvrière et émotion

Au-delà de la composition, c’est un témoignage humain et politique. Une capsule temporelle dans un monde où la parole syndicale structurait encore les territoires, où les combats collectifs rythmaient la vie quotidienne. Une époque que l’image ne cherche pas à enjoliver, mais à rendre dans toute sa vérité.

Cette photo, rare et précieuse, s’inscrit dans une série plus large sur la mémoire ouvrière et les mutations de la fin des Trente Glorieuses. À l’heure où les lieux de lutte se vident et où les visages s’effacent, elle donne à voir et à penser.

À propos de l’auteur

Sebastien Desnoulez est photographe professionnel spécialisé en photographie d’architecture, de paysage et de voyage. Formé à la photographie dès les années 1980, il a couvert des compétitions de Formule 1 et réalisé des reportages à travers le monde, avant de se consacrer à une photographie d’art exigeante, mêlant composition, lumière et émotion. Il partage aussi son expérience technique à travers des articles pratiques destinés aux photographes passionnés, en s’appuyant sur une solide culture de l’image acquise en argentique comme en numérique.

Pour aller plus loin

Toutes les photos de ce site sont protégées par copyright © Sebastien Desnoulez, aucune utilisation n’est autorisée sans accord écrit de l’auteur
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