Nikon Z 14-30 mm f/4 S : test terrain, avis et photos
Compact, léger et sans distorsion visible grâce aux corrections intégrées, le Nikon Z 14-30 mm f/4 S s’impose comme une excellente option grand-angle pour l’architecture, le paysage ou le voyage.
Photographe de terrain depuis des décennies, je l’ai utilisé dans de nombreuses situations exigeantes, notamment en architecture intérieure, extérieure, et lors de balades urbaines. Voici un retour d’expérience complet, pratique et illustré, sans jargon marketing.
Sommaire
Pourquoi un 14-30 mm f/4 ?
Le Nikon Z 14-30 mm f/4 S est le premier objectif que j’ai acheté en monture Z, à l'époque de mon passage du D800 au Z5. Il remplaçait mon 16-35 mm f/4 AF-S, avec plusieurs atouts : un angle plus large à 14 mm, la compatibilité avec les filtres vissants 82 mm, et une correction de la distorsion directement appliquée par le boîtier.
Cette correction automatique supprime les déformations gênantes en architecture, à la prise de vue comme en postproduction. Contrairement au 16-35 mm F-mount, dont la distorsion en barillet était visible à lœil nu dans le viseur optique, le 14-30 mm affiche une image redressée dans le viseur électronique.
J’ai écarté le Z 14-24 mm f/2.8 S : trop lourd, trop cher, et trop encombrant pour ma pratique. Je préfère emporter un objectif supplémentaire comme un 35 mm f/1.8 S, plutôt que de miser sur une seule optique lumineuse et lourde. Quelques millimètres d’amplitude en plus, entre 24 mm et 30 mm, peuvent aussi faire une vraie différence.
Je l'utilise en alternance avec le Canon 17mm f/4 TS-E, le choix dépend du voyage et de ce que j'ai prévu de shooter : ville et archi = objectif à décentrement Canon ; paysage, nature = 14-30mm. Pour une balade en ville, cela nécessite de repasser par le bureau pour charger le sac photo en conséquence.
Construction et ergonomie
Pesant seulement 485 g, le Nikon Z 14-30 mm f/4 S est très compact lorsqu’il est rétracté. Il faut déployer la bague de zoom jusqu'à 14 mm pour l'utiliser, un message apparaît au besoin sur l'écran du boîtier. Son encombrement réduit en fait un compagnon idéal dans un sac 15 L bien rempli comme le Peak Design Everyday Backpack Zip.
La bague de zoom est fluide et précise. La bague de mise au point est confortable, bien placée, idéale pour la mise au point manuelle. L’objectif est bien équilibré sur les Z8 et Z7 II.
Performances optiques
Comme tous les objectifs Z S que j’ai testés, celui-ci est net d’un bord à l’autre dès la pleine ouverture. Le piqué est très bon au centre à f/4, et les bords s’améliorent rapidement à f/5.6 et f/8. L’homogénéité est un réel point fort sur toute la plage 14-30 mm.
En architecture, c’est un plaisir de shooter directement au bon cadrage, sans devoir recadrer pour compenser une distorsion visible. En paysage, les textures fines sont bien restituées, les ciels restent propres, sans franges parasites ni micro-flou.
Flare, contre-jour et diffraction
Le traitement optique est remarquable. À f/8 comme à f/22, en contre-jour direct avec une source lumineuse forte (ex. : soleil), je n’ai observé aucun flare. Deux images en fin de galerie montrent cet excellent comportement.
La diffraction à f/22 produit une étoile à 14 branches grâce aux 7 lamelles du diaphragme, un effet esthétique que j’utilise parfois de manière créative.
Filtres vissants et compacité
Le pas de vis 82 mm permet d’utiliser des filtres classiques. J’ai revendu tous mes filtres en 77 mm pour me standardiser en 82 mm. J’utilise notamment un polarisant, un ND64, et un ND32000 Nisi avec une bague 82-77 mm pour mes autres objectifs. Lire mon article sur les filtres ND et la pose longue
Je n’utilise que des filtres vissants. Les systèmes type Nisi V7 sont trop chers, trop encombrants, et peu adaptés à mon sac. Je préfère exploiter la dynamique des capteurs Z8/Z7 II et utiliser les masques dans Lightroom plutôt que des filtres dégradés.
Distorsion et corrections logicielles
Le Nikon Z 14-30 mm f/4 S applique une correction logicielle dès la visée. Le viseur électronique affiche une image corrigée, les fichiers JPEG sont déjà redressés, et les fichiers RAW intègrent la correction activée automatiquement dans Lightroom.
Il n’est pas possible de désactiver cette correction. C’est donc un objectif "ortho" dans son rendu visuel, ce qui est un avantage considérable pour les sujets architecturaux. Plus besoin de cadrer large et recadrer ensuite, comme je devais le faire avec le 16-35 mm F-mount.
Spécifications techniques
| Monture | Nikon Z |
| Format | FX (plein format 24x36 mm) |
| Focale | 14-30 mm |
| Ouverture maximale | f/4 |
| Ouverture minimale | f/22 |
| Construction optique | 14 lentilles en 12 groupes (dont 4 ED, 4 asphériques, traitement nanocristal, traitement au fluor) |
| Angle de champ | 114° à 72° (FX) |
| Distance minimale de mise au point | 0,28 m |
| Diaphragme | 7 lamelles (diaphragme circulaire) |
| Filtre | 82 mm |
| Dimensions | 89 x 85 mm |
| Poids | 485 g |
Courbes MTF et formule optique

Galerie photo
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Conclusion
Le Nikon Z 14-30 mm f/4 S est un ultra grand-angle exceptionnellement pratique. Il offre un très bon piqué, une correction optique automatique, une compacité remarquable, et accepte les filtres vissants. C’est un outil de terrain efficace pour l’architecture, le paysage, l’urbain ou le reportage grand-angle.
Si vous hésitez entre ce zoom et un 14-24 mm f/2.8 plus lumineux, posez-vous la question du poids, de l’encombrement et du besoin réel de f/2.8. Pour le même budget, un 14-30 mm f/4 S complété d’une focale fixe lumineuse (Z 20 mm ou 24 mm f/1.8 S) vous offrira plus de souplesse et de profondeur de champ créative.
FAQ
Ce 14-30 mm f/4 est-il bon pour la photo d’architecture ?
Oui, parfaitement. La correction automatique de la distorsion, la compacité et l’homogénéité optique en font un très bon choix pour les cadrages larges en architecture.
Peut-on utiliser des filtres circulaires ?
Oui, son pas de vis de 82 mm accepte les filtres vissants standards. Un atout rare sur un ultra grand-angle.
Quel appareil pour accompagner ce zoom ?
Il fonctionne très bien sur Z5, Z6, Z7, Z8, Z9, ainsi que leurs versions ultérieures. La correction automatique est intégrée au firmware de tous les boîtiers Z.
Quid de la stabilisation IBIS ?
Associé au Z8 ou Z7 II, le module IBIS permet de shooter à main levée même à 1/10 s. Attention toutefois aux micro-mouvements gênants lors des compositions très rigoureuses en architecture.
À propos de l’auteur
Sebastien Desnoulez est photographe professionnel basé à Paris, spécialisé en photographie d’architecture, de paysage et de voyage. Formé à la photographie au milieu des années 1980, il a couvert des compétitions de Formule 1 et réalisé des reportages à travers le monde, avant de se consacrer à une photographie d’art exigeante, mêlant composition, lumière et émotion. Il partage aussi son expérience technique à travers des articles pratiques destinés aux photographes passionnés, en s’appuyant sur une solide culture de l’image acquise en argentique comme en numérique.
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