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Scanner ses photos argentiques : scanner à plat, Nikon Coolscan ou appareil photo ?

4 mai 2025   –    Catégorie :    –    Sebastien Desnoulez

Quelle méthode choisir pour numériser vos diapositives, négatifs et archives argentiques ?

Récemment, j’ai trié quatre caisses de diapositives et sélectionné 400 à 500 photos. Certaines seront publiées sur ce blog, d’autres (environ 5%) pourraient être tirées en grand format. Pour les numériser, j’ai comparé trois options : scanner à plat Epson, scanner Nikon Coolscan, et reproduction par appareil photo.

Option 1 : Scanner à plat Epson Perfection 4990 avec VueScan

epson perfection 4990
Epson Perfection 4990

J’ai acheté ce scanner à plat vers 2005 pour numériser des films moyen format (120) shootés avec un Holga. Sa résolution élevée était un atout pour scanner des films 24×36 (format 135), ce que je n’ai jamais eu le temps de faire. Pour le remettre en route, j’ai acheté le logiciel Vuescan pour accéder aux réglages précis car le pilote Epson n’est plus mis à jour depuis plusieurs versions de Mac OS.
Tip : vous pouvez télécharger une version d’essai de Vuescan en vous inscrivant sur le site. Attendez de recevoir la relance par email avec l’offre à -25% pour l’acheter.

Avantages :

  • Technologie ICE pour la suppression des petites poussières.
  • Bien adapté aux formats 120 et 4×5″.

Inconvénients :

  • Manque de netteté pour les films 24×36, en particulier si les diapositives présentent du « curl », en raison de la faible profondeur de champ du scanner lié à l’absence de véritable objectif.
  • Image manquant de micro-contraste et de dynamique, avec un rendu global plat et légèrement voilé, notamment sur les scans 24×36.

Option 2 : Scanner Nikon Coolscan LS-40 / LS-50 / LS-4000 / LS-5000 avec VueScan

Nikon CoolScan V ED
Nikon CoolScan V ED

En tant que responsable de la transition numérique à l’agence de presse DPPI dès 1996, j’ai utilisé plusieurs modèles de Nikon Coolscan (LS-2000, LS-4000 et LS-5000 avec chargeurs SF-200) pour numériser d’abord nos reportages, puis nos archives, avant le basculement définitif vers le numérique avec le Nikon D1, nettement supérieur en qualité d’image et plus abordable que les Kodak DCS.

Avantages :

  • Résolution optique de 4000 dpi.
  • Technologie ICE performante.
  • Fiabilité éprouvée pour un usage professionnel.

Inconvénients :

  • Disponibles uniquement en occasion, avec des états de fonctionnement très variables selon les vendeurs.
  • Risque de capteurs encrassés (poussières ou fumée) ou de pannes mécaniques.
  • Prix élevé : entre 400–500 € (LS-40/50) et 1000–1500 € (LS-4000/5000).

Option 3 : Numérisation par appareil photo avec duplicateur de film et diapo (type Nikon ES-2 ou JJC FDA K-1)

JJC FDA K 1
JJC FDA K 1

Contexte

Peu convaincu par la solution Nikon ES-2 (forme arrondie, compatibilité limitée), j’ai testé et adopté une alternative : le JJC FDA K-1, associé à un éclairage LED Yongnuo YN300 II.

Pour valider cette solution, avant de l’acheter, j’ai inséré une feuille de papier kraft entre le diffuseur et les volets de la torche, scotché une diapositive sur la face extérieure des volets repliés, et positionné l’ensemble verticalement, face au boîtier Nikon. J’ai utilisé un Sigma MACRO 105mm F2.8 EX DG OS HSM monté sur mon Nikon Z8 via la bague FTZ et une bague allonge, fixé sur un mini trépied. L’objectif principal était de vérifier la netteté obtenue et de s’assurer que la résolution permettait des tirages en grand format.

Test Repro Macro Diapo Michael Schumacher - Photo : © Sebastien Desnoulez Photographe Auteur

Test Repro Macro Diapo Michael Schumacher - Photo : © Sebastien Desnoulez Photographe Auteur

DIY

Pour ceux qui disposent d’un budget limité ou qui aiment construire leur propre solution, cette approche peut tout à fait remplacer l’achat d’un Nikon ES-2 ou JJC FDA K-1 — à condition de :

  • fabriquer un cache pour occulter la lumière de la source lumineuse autour du cache diapo et maintenir le cache durablement, pour un placement rapide
  • utiliser un diffuseur sans texture, comme un morceau de plexi dépoli. Lors de mon crash test, pour garantir la netteté sur toute l’image, j’ai fermé le diaphragme à f/8 puis f/11, ce qui a révélé la texture du papier kraft en arrière-plan.
  • fabriquer un support ou système de calage pour garantir l’alignement et le parallélisme capteur/diapo.

Test du JJC FDA K-1

J’ai donc commandé le kit JJC avec un diffuseur plexi dépoli, mais sans l’option rétro éclairage.

Test Repro Macro diapo avec JJC FDA K-1 - Michael Schumacher / Ferrari - GP F1 Autriche 1998 - Photo : © Sebastien Desnoulez Photographe Auteur

Test Repro Macro diapo avec JJC FDA K-1 - Michael Schumacher / Ferrari - GP F1 Autriche 1998 - Photo : © Sebastien Desnoulez Photographe Auteur

Le résultat est probant, comme le montre cette image de Michael Schumacher sur Ferrari, au Grand Prix d’Autriche F1 en 1998, recadrée en panoramique dans Lightroom.

Avantages :

  • Résolution native de 45 MP (Nikon Z8, Z9 ou Z7 II), très grande finesse d’image.
  • Temps de capture ultra-rapide (< 1 s).
  • Fichiers RAW avec excellente latitude de retouche.
  • Possibilité de recadrage important.
  • Répartition de la lumière homogène, grâce au dépoli.
  • Fabrication solide en tubes d’aluminium.

Inconvénients :

  • Pas d’ICE : nettoyage manuel des diapos indispensable, puis suppression des poussières incrustées dans Lightroom ou Photoshop.
  • Les métadonnées EXIF sont celles du boîtier numérique, ce qui ne reflète pas les réglages d’exposition ou la date du cliché d’origine.

Mises en garde :

  • Des bagues allonge seront nécessaires en complément de l’objectif que vous utiliserez.
    Optez pour des bagues avec contacts pour la transmission objectif/boîtier. J’ai acheté des bagues Viltrox et Meike pour monture Z, ces dernières sont de meilleure facture.
  • À 100 % dans Lightroom, l’image peut sembler floue à cause de la densité du capteur (8200 × 5500 px ≈ 5800 dpi), bien supérieure à la résolution optique du film (environ 2500 dpi pour du Fujifilm RDP 100 Provia).
  • Les films inversibles (procédé E6) présentent un contraste élevé et une faible latitude d’exposition, ce qui rend les corrections complexes, même à partir d’un fichier RAW.
    Une dominante colorée peut apparaître si le film a été mal développé (déséquilibre dans les bains de révélation ou de blanchiment) ou a mal vieilli. Des dérives de teinte (vert/magenta, bleu/jaune, cyan/rouge) peuvent alors être visibles. Elles sont parfois délicates à corriger, mais les outils de Color grading de Lightroom offrent une certaine marge de récupération.

Autres méthodes de numérisation

Les scanners rotatifs, très utilisés par les photograveurs dans les années 1990, ont connu une démocratisation relative au tournant du millénaire avec l’arrivée des Hi-Scan Eurocore.

Le laboratoire de l’agence DPPI (Magenta) en avait acquis deux exemplaires vers 1998. Très qualitatifs mais coûteux, ces scanners nécessitaient une maintenance régulière. Dès 2007, il devenait déjà difficile de trouver des pièces détachées.

Leur utilisation repose sur un montage complexe : la diapositive est placée sur un tambour en plexiglass, fixée avec un film Rhodoïd et une goutte d’huile de contact. Cette huile permet d’éviter les anneaux de Newton (cercles d’interférence créés par le contact de deux surfaces brillantes), mais elle nécessite un nettoyage soigneux après chaque scan.

Cette technologie a été progressivement abandonnée au profit des Imacon Flextight ou de certains scanners à plat professionnels, plus simples d’usage, tout en offrant une qualité comparable sans montage humide.

Mon conseil : je déconseille l’achat d’un scanner rotatif d’occasion, sauf si vous travaillez dans un laboratoire très équipé et que vous disposez encore d’un service technique capable d’en assurer la maintenance.

Conclusion

Parmi les trois méthodes comparées, la reproduction avec un boîtier numérique s’est révélée être la solution la plus rapide, flexible et économique. Si vous disposez déjà d’un DSLR ou d’un hybride de 24 MP à 45 MP accompagné d’un objectif macro, l’utilisation du JJC FDA K-1 en photographiant en RAW constitue une excellente option. Pour un investissement d’environ 75 € (+ un éclairage LED avec un CRI > 95), vous pouvez numériser vos diapositives et négatifs avec un rendu très qualitatif, adapté aux grands tirages.

Attention : pensez à nettoyer soigneusement vos films ainsi que les lentilles avant et arrière de votre objectif. À f/8 ou f/11, une poussière sur la lentille avant sera floue mais pourra malgré tout être visible sur l’image capturée.

Le temps de numérisation est extrêmement court, puisque l’ensemble du capteur est utilisé en une seule passe. En revanche, le dépoussiérage nécessaire et la correction des rayures devront être réalisés manuellement dans Lightroom ou Photoshop.

Les scanners à plat restent adaptés aux formats moyens et grands, ou pour un usage occasionnel si vous en possédez déjà un. Les scanners Nikon Coolscan offrent une qualité remarquable en 24×36, notamment en série avec chargeur automatique, mais leur acquisition et leur entretien sont plus contraignants.

Résumé des options :

  • Scanner à plat (avec dos transparent) : recommandé pour la numérisation à faible résolution des diapos 24×36, ou pour les moyen et grand formats.
  • Scanners Nikon Coolscan : dédiés au 24×36, à privilégier pour une numérisation haut de gamme du film 35 mm, notamment en série avec les LS-4000/5000 et chargeur SF-200. Les modèles LS-8000 et LS-9000 permettent également de scanner le format 120.
    • D’autres marques comme Plustek ou Minolta (en occasion) proposent des alternatives abordables, mais que je n’ai pas testées.
    • Les scanners professionnels type Imacon Flextight offrent une qualité exceptionnelle mais restent très onéreux.
  • Reproduction par boîtier numérique : idéale si vous possédez déjà un appareil adapté. Flexible, rapide et sans dépendance à des logiciels propriétaires, cette méthode permet une capture en RAW pour une post-production optimale.

Conseils pratiques pour réussir la numérisation de vos diapositives et négatifs avec votre boîtier numérique

  • Nettoyez soigneusement vos films avant numérisation, à l’aide d’une soufflette et d’une brosse antistatique. N’utilisez un chiffon microfibre que si les films sont exempts de particules visibles.
  • Vérifiez la planéité de vos diapositives ou négatifs pour éviter les problèmes de netteté sur les bords.
  • Utilisez une source lumineuse homogène et stable avec un CRI > 95 pour assurer un rendu fidèle des couleurs.
  • Fermez votre diaphragme entre f/8 et f/11 pour obtenir un maximum de netteté sans trop sacrifier la qualité optique.
  • Travaillez en RAW pour bénéficier d’une latitude maximale en post-traitement, notamment pour la balance des blancs et la récupération des hautes lumières.
  • Utilisez Lightroom ou Photoshop pour la retouche finale : dépoussiérage, correction des rayures et ajustements chromatiques éventuels.

Note : cet article n’est pas sponsorisé. Il ne contient aucun lien vers des sites e-commerce, ni de suggestion d’achat. Mon avis est purement personnel.

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