Glitches - Une série de photographies entre paysage et abstraction
Chaque photographie de la série Glitches repose sur une superposition conçue dès la prise de vue, visant à créer un léger décalage graphique entre les différentes expositions. Le sujet reste identifiable, mais le rythme, la répétition ou la densité modifient la perception de la scène. L’image résultante semble à la fois familière et transformée, comme un paysage que l’on redécouvre sous un autre angle.
Lignes de côte et reliefs
Les premières images de cette série ont été réalisées en août 2021 dans la baie de Nauplie, au sein du golfe Argolique en Grèce. À cette période, des incendies majeurs touchaient d’autres régions du pays. Les fumées se déposaient sur les reliefs et flottaient au-dessus de la mer, atténuant les détails et réduisant le contraste général du paysage.
Ce voile atmosphérique a créé des conditions propices à la surimposition : lumière diffusée, contraste faible, volumes lissés. Ces éléments visuels, combinés à un cadrage réfléchi pour chaque prise de vue, ont permis de recomposer des lignes côtières en jouant sur la répétition douce et le décalage des contours.
Le rendu final est en niveaux de gris neutres. Les images cherchent moins à styliser qu’à capter une ambiance visuelle spécifique, rendue possible par des conditions météorologiques particulières.
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Des tirages d'art de ces photographies sont disponibles en série limitée de 12 exemplaires sur la galerie Une image pour rêver.
Autres paysages superposés
En parallèle des séries régionales, certaines images de la série Glitches explorent des paysages plus isolés, saisis dans des contextes très différents. Ces photographies uniques n’appartiennent pas à un ensemble géographique cohérent, mais prolongent la démarche expérimentale de surimposition et de recomposition graphique.
On y retrouve des collines et massifs rocheux dans le désert du Namib Naukluft, aux formes épurées accentuées par la lumière rasante. D’autres clichés montrent les dunes de Hattah dans l’émirat de Dubaï, les massifs karstiques de la baie d’Ha Long enveloppés de brume, la skyline de Los Angeles à peine visible sous la chaleur estivale, ou encore les montagnes d’Al Ruman, dans l’émirat de Fujairah, au bord du golfe d’Oman.
Chaque lieu génère une lecture spécifique, dictée par la lumière, le contraste et la densité du relief. Loin de toute approche documentaire, ces images proposent une vision fragmentaire du réel, recomposée par la répétition et l’ajustement du cadrage.
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Arbres, répétition et motifs visuels
Les photographies d’arbres jouent sur deux approches complémentaires. Certaines images montrent un, deux ou trois arbres photographiés en hiver, volontairement décalés à la prise de vue. Chaque tronc reste identifiable, et la superposition crée un léger glissement graphique, visible dans les branches nues. La simplicité du sujet, isolé sur un horizon clair, permet une lecture directe de la structure végétale et du rythme induit par la répétition.
D'autres compositions s'appuient sur des groupes d’arbres alignés et feuillus. Dans ces cas, la répétition des troncs et la densité du feuillage créent des masses sombres, continues, souvent évoquant des formes organiques compactes. L’ensemble peut évoquer un mouvement, une tension ou un motif visuel dense – presque animal, parfois comparé à un millepatte ou une chenille.
Le cadrage, l’espacement et le décalage à la prise de vue permettent de jouer avec le rythme interne de l’image.
Réalisation et traitement des images
Les photographies de la série Glitches sont réalisées par surimpression à la prise de vue, à partir de trois expositions successives. Les boîtiers utilisés permettent d’afficher dans le viseur les vues précédentes, ce qui facilite une composition précise, tout en introduisant un décalage contrôlé entre les prises.
Le traitement est volontairement ciblé. Les images conservent une base réaliste avec des niveaux de gris neutres. Le contraste est ajusté selon chaque composition, allant d’un rendu très doux à des noirs plus marqués, en fonction de la densité du sujet et de la structure visuelle recherchée. La clarté peut être renforcée localement pour accentuer certaines textures ou équilibrer les masses.
Le rendu final dépend ainsi à la fois de la lumière d’origine, du contenu graphique, et des ajustements apportés à chaque étape du processus.
À propos de l’auteur
Sebastien Desnoulez est photographe professionnel spécialisé en photographie d’architecture, de paysage et de voyage. Formé à la photographie au milieu des années 1980, il a couvert des compétitions de Formule 1 et réalisé des reportages à travers le monde, avant de se consacrer à une photographie d’art exigeante, mêlant composition, lumière et émotion. Il partage aussi son expérience technique à travers des articles pratiques destinés aux photographes passionnés, en s’appuyant sur une solide culture de l’image acquise en argentique comme en numérique.
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