Nikon Nikkor Z 35mm f/1.8 S : test terrain, avis et exemples de photos
Depuis mon passage en monture Z, le Nikon Nikkor Z 35mm f/1.8 S s’est imposé comme l’un de mes objectifs fixes de référence. Polyvalent, relativement léger, très piqué dès la pleine ouverture, il m’accompagne en photographie de voyage, d’architecture, de paysage et pour isoler des détails dans des lieux souvent peu éclairés. Dans cet article, je vous propose un retour d’expérience concret, illustré par des exemples d’images, complété par une fiche technique synthétique.
Sommaire
- Un 35mm polyvalent pour la monture Nikon Z
- Qualité d’image, netteté, bokeh et couleurs
- Nikon Z 35mm f/1.8 S ou 35mm f/1.4
- Sur le terrain, situations où le 35mm excelle
- Caractéristiques techniques du Nikon Z 35mm f/1.8 S
- Exemples d’images avec le Nikon Z 35mm f/1.8 S
- Faut-il choisir le Nikon Z 35mm f/1.8 S

Un 35mm polyvalent pour la monture Nikon Z
Le Nikon Z 35mm f/1.8 S fait partie de la gamme S Line, la série d’objectifs fixes et zooms haut de gamme de la monture Z. Sur un boîtier plein format comme le Nikon Z7 II ou le Nikon Z8, ce 35mm offre un angle de champ naturel, très proche de ce que perçoit l’œil humain. C’est une focale idéale pour raconter une scène sans la déformer, tout en permettant de s’approcher du sujet.
Dès f/1.8, la netteté est déjà très élevée sur l’ensemble de l’image. Sur des capteurs définis, le rendu reste précis, sans impression de mollesse. En fermant à f/2.8 ou f/4, on obtient une image extrêmement détaillée sur l’ensemble du cadre, ce qui en fait un objectif à l’aise aussi bien en reportage qu’en paysage.
La distance minimale de mise au point de 0,25 m permet de se rapprocher suffisamment pour isoler un détail, un objet ou une texture tout en conservant une bonne part d’environnement dans le cadre. Ce n’est pas un macro, mais il s’utilise volontiers comme un outil narratif pour donner du contexte à un sujet.
Qualité d’image, netteté, bokeh et couleurs
Sur le plan optique, le Nikon Z 35mm f/1.8 S se distingue par une nettete très homogène, même à pleine ouverture, et une très bonne maîtrise des aberrations chromatiques. Les lignes restent propres, les contours ne bavent pas, même dans les zones contrastées ou à contre jour.
Ayant longtemps travaillé avec des focales équivalentes en monture F, en version Ai-S, je constate une vraie différence d’usage. Là où il fallait se rappeler de fermer le diaphragme d’un cran pour être certain d’avoir une netteté satisfaisante sur tout le champ, le 35mm Z S Line est exploitable d’un bord à l’autre dès f/1.8. On peut donc travailler à pleine ouverture sans compromis sur la qualité, ce qui libère l’esprit en condition réelle.
Le bokeh est doux et agréable, surtout lorsque l’on travaille entre f/1.8 et f/2.8, à courte ou moyenne distance. Les hautes lumières défocalisées restent bien arrondies grâce au diaphragme à 9 lamelles, ce qui donne des arrière plans fluides, particulièrement appréciables en photo de rue ou pour des portraits environnementaux où le sujet reste intégré dans son décor.
Les couleurs sont neutres, avec une tendance à un rendu légèrement contrasté qui s’accorde bien avec le traitement des boîtiers Z récents. En contre jour, le flare est bien maîtrisé si l’on fait attention aux sources très fortes dans le cadre, et la microcontraste permet de conserver du modelé dans les matières, qu’il s’agisse de pierre, de métal ou de végétation.
Nikon Z 35mm f/1.8 S, 35mm f/1.4 ou 35mm f/1.2 ?
Je n’ai pas emprunté de 35mm f/1.4 ni de 35mm f/1.2 S pour réaliser un test terrain complet, je ne peux donc pas conseiller de manière définitive le f/1.8 plutôt que le f/1.4 ou le f/1.2. En revanche, quelques repères peuvent aider à orienter le choix entre ces trois ouvertures.
Le 35mm f/1.8 S fait partie de la série S, considérée comme la gamme premium de Nikon pour la monture Z, avec un travail particulier sur la cohérence optique, le piqué et la résistance aux aberrations. Les courbes MTF[1] publiées par Nikon placent le 35mm f/1.8 S à un excellent niveau dès la pleine ouverture, ce qui montre que cette version n’est pas une « option au rabais », mais un vrai objectif haut de gamme.
Le montage ci-dessous permet de visualiser d’un coup d’œil la différence de gabarit entre les Nikon Z 35mm f/1.2 S, 35mm f/1.4 et 35mm f/1.8 S, ainsi que leurs schémas optiques et courbes MTF. Ces graphiques sont intéressants pour comparer le potentiel des optiques, mais ils restent indicatifs : le plus important est de pouvoir profiter sans regret d’une bonne opportunité (promotion, occasion en boutique ou en ligne) sans se laisser paralyser par la technique.
La différence principale entre un 35mm f/1.8, un 35mm f/1.4 et un 35mm f/1.2 tient à la luminosité et à la capacité à produire une profondeur de champ encore plus réduite : le f/1.4 apporte environ 2/3 d’IL[2] de gain par rapport au f/1.8, le f/1.2 va plus loin encore. Pour visualiser ce que cela représente concrètement sur la zone de netteté, voici un exemple de profondeur de champ approximative (en plein format) à différentes distances sujet :
| Distance sujet | f/1.2 | f/1.4 | f/1.8 |
|---|---|---|---|
| 0,5 m | 1,4 cm | 1,6 cm | 2,0 cm |
| 1 m | 5,7 cm | 6,6 cm | 8,5 cm |
| 2 m | 23,2 cm | 27,0 cm | 34,9 cm |
| 3 m | 52,6 cm | 61,6 cm | 79,7 cm |
À très courte distance, la zone de netteté reste donc extrêmement fine, même à f/1.8, et se réduit encore à f/1.4 et f/1.2. Cela peut être un atout créatif si vous recherchez un arrière-plan très flou, mais impose une mise au point très précise et une bonne maîtrise des mouvements du sujet.
Dans la pratique, si vous travaillez beaucoup en très basse lumière, concerts, théâtre, scènes nocturnes, ou si vous recherchez des effets de profondeur de champ très marqués, le f/1.4 peut se justifier. Si vous privilégiez un bon compromis entre qualité, poids, encombrement et prix, le 35mm f/1.8 S est déjà une proposition très solide. L’idéal reste bien sûr de tester sur le terrain, selon votre manière de cadrer et la façon dont vous exploitez cette focale.
On peut également mentionner le NIKKOR Z 35mm f/1.2 S, que je n’ai pas testé. Pour ma pratique, je n’en vois pas l’utilité : ses dimensions, son poids et son prix en font un objectif très spécialisé. Il s’adresse à des besoins précis où cette valeur de diaphragme supplémentaire par rapport au f/1.8 est vraiment impérative, par exemple des portraits en ambiance, des vues de nuit ou des situations où l’on cherche systématiquement la plus faible profondeur de champ possible. Si ce n’est pas votre cas, le 35mm f/1.8 S reste à mes yeux le choix le plus cohérent.
Vous retrouverez un récapitulatif des principales caractéristiques (focale, ouverture, MAP minimale, diamètre de filtre, longueur et poids) de ces trois objectifs dans l’article : Comparatif des objectifs Nikon NIKKOR Z (FX & DX) – poids, dimensions, MAP et filtres.
Sur le terrain, situations où le 35mm excelle
Sur le terrain, le Nikon Z 35mm f/1.8 S est un objectif que l’on peut facilement garder monté de longues heures sans se sentir limité. Il couvre un large spectre de situations, tout en restant compact et relativement léger à 370 g, ce qui est appréciable lors d’une journée complète de marche ou de visite.
Dans mon usage, je ne le laisse pas en permanence sur le boîtier, mais je l’intègre comme une pièce importante d’un ensemble cohérent. Sur le Nikon Z8, le 35mm sert à isoler des détails dans des lieux sombres, églises, espaces intérieurs, expositions, où la combinaison grande ouverture et excellent piqué d’un bord à l’autre est vraiment utile. Il alterne alors avec un Canon TS-E 17mm f/4 (pour les vues architecturales avec décentrement) ou avec le NIKKOR Z 14-30mm pour le paysage. Le volet de protection du capteur du Z8 rend ces changements d’objectifs plus sereins, même en conditions réelles.
En parallèle, le Nikon Z7 II reste souvent équipé d’un 70-200mm, ce qui me permet de couvrir du grand angle au téléobjectif, tout en gardant le 35mm comme focale pivot. Ce duo de boîtiers et d’optiques offre une grande souplesse, le 35mm venant créer le lien entre les vues très larges et les cadrages serrés.
En photographie de rue, le 35mm est suffisamment large pour inscrire un sujet dans son environnement, tout en restant assez serré pour éviter les déformations d’un 24mm ou d’un 20mm. On peut se rapprocher, jouer avec les perspectives, intégrer architectures, silhouettes et détails graphiques dans une même image.
En voyage, c’est une focale confortable pour photographier l’architecture, les scènes de vie, des détails de vitrine ou de marché, sans avoir l’impression d’être trop loin ou trop près. La grande ouverture à f/1.8 prend tout son sens en intérieur, dans les musées, les cafés, les lieux peu éclairés, où l’on souhaite conserver une ambiance lumineuse naturelle sans pousser exagérément la sensibilité ISO.
Pour le paysage, le 35mm propose une approche plus intimiste que les ultra grands angles. Plutôt que tout montrer, il invite à sélectionner une portion du paysage, un alignement d’arbres, un jeu de lumière sur une façade, un chemin qui traverse le cadre. En fermant à f/5.6 ou f/8, on obtient une excellente profondeur de champ et une définition très homogène sur l’ensemble de l’image.
L’autofocus, assuré par un moteur pas à pas silencieux, est précis et suffisamment rapide pour un usage général. En utilisation photo, il suit sans difficulté des sujets en mouvement modéré, ce qui convient parfaitement pour les scènes de rue, les enfants qui jouent, ou des situations de reportage plus dynamiques.
Caractéristiques techniques du Nikon Nikkor Z 35mm f/1.8 S
| Spécification | Détail |
|---|---|
| Focale | 35 mm |
| Ouverture maximale | f/1.8 |
| Ouverture minimale | f/16 |
| Distance minimale de mise au point | 0,25 m |
| Construction optique | 11 lentilles en 9 groupes (dont éléments asphériques et ED) |
| Nombre de lamelles de diaphragme | 9 (arrondies) |
| Motorisation autofocus | Moteur pas à pas silencieux |
| Poids | 370 g |
| Diamètre de filtre | 62 mm |
| Étanchéité | Jointures et traitement contre la poussière et l’humidité |
Exemples d’images avec le Nikon Z 35mm f/1.8 S
Les images ci dessous ont été réalisées avec le Nikon Z 35mm f/1.8 S sur différents boîtiers de la série Z. Elles illustrent la variété des situations où cette focale se révèle à l’aise, scènes de rue, détails architecturaux, paysages, lumières de fin de journée ou intérieurs peu éclairés.
Cliquez sur les photos, ci dessous, pour les voir en plein écran.
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Faut-il choisir le Nikon Z 35mm f/1.8 S
Si vous cherchez un 35mm lumineux, polyvalent et fiable pour votre hybride Nikon Z, ce 35mm f/1.8 S est une valeur sûre. Il offre une très bonne qualité d’image dès la pleine ouverture, un bokeh agréable, un autofocus silencieux et une construction sérieuse, compatible avec un usage intensif en voyage ou en reportage.
Face à des objectifs plus compacts comme les Z 28mm f/2.8 ou Z 40mm f/2, le Nikon Z 35mm f/1.8 S se positionne comme un outil plus exigeant, pensé pour profiter pleinement des capteurs haute définition et pour offrir une homogénéité optique supérieure. Il s’adresse à celles et ceux qui souhaitent un 35mm capable de suivre des projets photographiques au long cours, sans compromis sur la qualité.
Dans mon propre flux de travail, ce 35mm n’est pas l’objectif que je laisse monté en permanence, mais c’est l’optique vers laquelle je reviens dès que je veux isoler un détail dans un lieu sombre ou raconter une scène de vie avec un point de vue naturel.
Si vous vous interrogez aussi sur les focales de 50mm, vous pouvez lire mon test du Nikon NIKKOR Z MC 50mm f/2.8 ainsi que le comparatif Nikon Z 50mm vs 24-70 : quel objectif choisir ? pour affiner votre choix.
À propos de l’auteur
Sebastien Desnoulez est photographe professionnel spécialisé en photographie d’architecture, de paysage et de voyage. Formé à la photographie dès les années 1980, il a couvert des compétitions de Formule 1 et des reportages à travers le monde, avant de se consacrer à une photographie d’art exigeante, mêlant composition, lumière et émotion. Il partage aussi son expérience technique à travers des articles pratiques destinés aux photographes passionnés, notamment autour des optiques Nikon Z et des workflows hybrides.
1. MTF (Modulation Transfer Function) : c’est une manière de mesurer la capacité d’un objectif à restituer les détails fins et le contraste sur l’ensemble de l’image. Sur la plupart des courbes, l’axe horizontal indique la distance entre le centre de l’image et les bords, tandis que l’axe vertical (de 0 à 1) représente le contraste. Plusieurs courbes sont tracées pour différentes fréquences spatiales, souvent 10 et 30 lignes par millimètre, et pour deux directions dans l’image (sagittale et méridienne). En règle générale, plus les courbes sont hautes et « droites », mieux l’objectif conserve contraste et résolution, mais un MTF ne raconte qu’une partie de l’histoire et ne tient pas compte de tous les aspects du rendu comme la couleur, le flare ou le bokeh.
2. IL / EV (Indice de Lumination / Exposure Value) : L’IL (ou EV en anglais) est une unité de mesure combinant l’ouverture, la vitesse d’obturation et la sensibilité ISO pour déterminer l’exposition. Un écart de 1 IL correspond à un « stop », soit un doublement ou une division par deux de la quantité de lumière. Cela peut se traduire par une ouverture de f/4 à f/5.6 ou une vitesse de 1/125s à 1/60s.
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