Test Nikon Nikkor Z MC 50mm f/2.8 : netteté, bokeh et usages créatif
Le Nikon Nikkor Z MC 50mm f/2.8 est un objectif macro compact, léger et polyvalent pour hybrides plein format Nikon Z. Conçu pour la prise de vue rapprochée, il offre un rapport de reproduction 1:1 et une distance minimale de mise au point de 16 cm. Ce test terrain propose une évaluation factuelle de ses performances optiques en conditions réelles.
Sommaire
- Caractéristiques techniques
- Feuille d’érable japonais : bokeh et rendu du diaphragme
- Arum en gros plan : netteté localisée
- Texture et contraste sur feuille d’hosta
- Objets du quotidien : boîte d’archives
- Pistils de rose : précision à très courte distance
- Autofocus et usage en macro
- Perte de lumière en macro
- Idéal pour la numérisation de diapositives
- Conclusion
Caractéristiques techniques
Type | Monture Z de Nikon |
Format | FX / 24 × 36 mm |
Focale | 50 mm |
Ouverture maximale | f/2.8 |
Ouverture minimale | f/22 |
Construction optique | 10 lentilles en 7 groupes (dont 1 lentille ED, 1 lentille asphérique et une lentille avant traitée au fluor) |
Angle de champ | Format FX : 47°, format DX : 31°30′ |
Système de mise au point | Mise au point avant |
Distance minimale de mise au point | 0,16 m à partir du plan focal |
Rapport de reproduction maximal | 1:1 (grandeur nature) |
Nombre de lamelles de diaphragme | 9 (diaphragme circulaire) |
Plage des ouvertures | À l’infini : f/2.8 à f/22 – À 0,16 m : f/5.6 à f/32 |
Traitements | Traitement au fluor |
Diamètre de fixation pour filtre | 46 mm (pas de 0,75 mm) |
Dimensions (diamètre × longueur) | Environ 74,5 mm × 66 mm (depuis la monture) |
Poids | Environ 260 g |
Autofocus | Oui |
Mise au point | Automatique et manuelle |
Commutateur de limite de mise au point | Deux positions : FULL (∞ à 0,16 m) et 0,3 m à 0,16 m |
Feuille d’érable japonais : bokeh et rendu du diaphragme
Les deux premières images montrent une feuille d’érable japonais photographiée à courte distance et en contre-jour. Le sujet est net, détaillé, et permet d’observer en arrière-plan les disques lumineux flous créés par les hautes lumières filtrées à travers le feuillage. Ces cercles, à la forme parfaitement ronde, témoignent de la qualité du diaphragme circulaire à 9 lamelles intégré à l’objectif.
Ce rendu doux et progressif du bokeh confirme que le Nikon Nikkor Z MC 50mm f/2.8 excelle dans la gestion des transitions floues en arrière-plan, même à pleine ouverture.
Arum en gros plan : netteté localisée et profondeur de champ minimale
La photographie en noir et blanc d’un arum illustre bien la faible profondeur de champ à f/2.8. Seul un bord intérieur du calice est net. Le reste de la fleur bascule progressivement vers le flou. Ce comportement est typique d’une focale macro à grande ouverture, mais le Nikon Nikkor Z MC 50mm f/2.8 le gère de manière souple et naturelle.
La transition entre zone nette et zone floue est fluide, sans frange ni aberration visible, ce qui en fait un très bon outil pour des compositions florales en lumière douce.
Texture et contraste sur feuille d’hosta
En noir et blanc, la photographie d’une feuille d’hosta révèle une grande précision dans la restitution des textures. Le micro-contraste est très bon, les nervures ressortent sans excès, et les défauts de surface sont bien visibles. Le Nikon Nikkor Z MC 50mm f/2.8 excelle dans ce type de rendu détaillé à faible distance, utile en photographie botanique ou en nature morte.
Objets du quotidien : boîte d’archives derrière une grille
La photo de la boîte de négatifs « Contre-Types France », vue à travers une grille floue au premier plan, met en évidence la capacité de l’objectif à hiérarchiser les plans. L’avant-plan est agréablement flou, sans distraction, tandis que l’étiquette manuscrite et la texture du bois restent parfaitement lisibles. Le Nikon Nikkor Z MC 50mm f/2.8 permet ici de composer avec des couches visuelles complexes sans perdre en lisibilité.
Pistils de rose : précision à très courte distance
La dernière image, en couleur, est centrée sur les pistils d’une rose. À une distance de mise au point très courte, l’objectif délivre une netteté chirurgicale sur le cœur de la fleur, avec un bokeh doux sur les pétales. Le rendu colorimétrique est équilibré, sans dérive, même en présence de tons chauds et pastel mêlés.
Autofocus et usage en macro
Évaluer un objectif macro uniquement à l’aune de ses performances autofocus est souvent trompeur. Entre 30 cm et l’infini, la plupart des optiques se comportent correctement. C’est à très courte distance que les choses se compliquent : plus le sujet est proche, plus le tirage optique augmente, ralentissant les mouvements internes et rendant l’AF moins fiable.
Dans ces conditions, mieux vaut souvent basculer en mise au point manuelle, surtout pour photographier des insectes, pistils de fleurs ou gouttes d’eau. Si l’appareil n’est pas parfaitement stabilisé — ou si le sujet bouge légèrement (vent, vibration) — l’AF devient erratique, quelle que soit l’optique. L’AF-C avec zone tactile, par exemple, montre rapidement ses limites : avec une profondeur de champ de quelques millimètres, la moindre variation annule la netteté.
Beaucoup de critiques sur l’AF de ce Nikon Z MC 50mm f/2.8 viennent de tests réalisés en conditions de labo, souvent déconnectées des réalités de la prise de vue macro. En pratique, la précision de mise au point repose bien plus sur votre technique (stabilité, gestion de la lumière, connaissance du comportement du sujet) que sur les scores obtenus par l’objectif sur un banc test.
Il faut aussi rappeler que le choix d’un objectif macro dépend avant tout de la distance de travail souhaitée. Un 50 mm macro impose une forte proximité avec le sujet — ce qui peut gêner avec des insectes farouches ou certains objets fragiles. Si vous avez besoin de recul, privilégiez plutôt une focale de 105 mm à 200 mm.
Personnellement, j’ai utilisé en macro : le 50 mm f/1.4 Ai, le 105 mm f/2.8 Micro-Nikkor Ai, un 80–200 mm f/2.8 AF-S avec bagues allonge ou soufflet PB-6, le Sigma 105 mm f/2.8 Macro OS, le Nikon 85 mm f/2.8 PC-E, et sur monture Z, l’AstrHori 25 mm f/2.8 2–5×. Tous ont leurs spécificités, avantages et limites. Le Nikon Z MC 50mm ne démérite pas — à condition d’en comprendre les usages et les contraintes.
Perte de lumière en macro : un effet physique normal
Bien entendu, un objectif macro comme le Nikon Nikkor Z MC 50mm f/2.8 ne peut se soustraire aux lois de l’optique. Plus la mise au point est rapprochée, plus la distance entre la lentille frontale et le capteur augmente : on parle d’allongement du tirage optique. Cette extension diminue la quantité de lumière qui atteint le capteur, sans pour autant que le diaphragme se referme.
Concrètement, cela signifie qu’à la distance de mise au point minimale (rapport 1:1), le boîtier peut indiquer une ouverture effective de f/5.6 alors que l’objectif est réglé sur f/2.8. Il ne s’agit pas d’une fermeture réelle du diaphragme, mais d’une correction d’exposition automatique liée à la perte de lumière due au grandissement. Ce phénomène est bien connu en argentique, où il fallait le calculer et compenser les mesures prises à la cellule (Sekonic L308 Flashmeter, Minolta Autometer IIIF). En numérique, l’appareil ajuste lui-même la lecture de l’exposition.
À retenir : en macro, l’ouverture affichée par le boîtier peut augmenter à courte distance, mais cela reflète uniquement la lumière transmise, et non une modification mécanique du diaphragme.
Idéal pour la numérisation de diapositives
Le Nikon Nikkor Z MC 50mm f/2.8 s’avère également très performant pour la reproduction de diapositives 24×36 avec un duplicateur de film comme le JJC FDA K-1. Sa mise au point rapprochée, sa netteté centrale et son absence de distorsion en font un choix fiable pour ce type d’usage. Pour en savoir plus sur les différentes méthodes de numérisation, voir l’article dédié : Comment scanner ses photos argentiques.
Pour information, j’avais initialement utilisé un Nikon Nikkor Z 50mm f/1.8 S acheté d’occasion, associé à des bagues allonge, pour numériser un lot de diapositives. C’est un excellent objectif, très piqué et bien corrigé, mais plus encombrant et plus lourd que le MC 50mm. Il faisait également doublon avec mon Nikon Nikkor Z 35mm f/1.8 S (que j’utilise souvent à pleine ouverture) et mon 24–120mm f/4 S (utilisé en focale intermédiaire). Le Nikon Nikkor MC 50mm f/2.8 m’a donc paru un meilleur compromis pour les usages macro et proxy, notamment en numérisation de film.
Conclusion
Le Nikon Nikkor Z MC 50mm f/2.8 est un objectif à la fois précis, léger et bien construit. Il offre un bokeh agréable, une mise au point fluide, une netteté convaincante dans sa zone de netteté, et une grande polyvalence : macro, objets du quotidien, reproduction de films… Un très bon rapport qualité/prix pour les utilisateurs du système Nikon Z.
Il peut aussi combler efficacement le vide entre un 14–30 mm (ou un 35 mm) et un 70–200 mm, si vous souhaitez alléger votre sac photo et laisser à la maison un zoom trans-standard comme un 24–70 mm, 24–120 mm ou 28–75 mm. Un choix pertinent pour celles et ceux qui privilégient la compacité sans renoncer à la qualité.
À propos de l’auteur : Sebastien Desnoulez est photographe d’architecture, de nature et de voyage. Il teste régulièrement le matériel photo en situation réelle, en privilégiant les usages concrets et les observations de terrain.
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